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à la mort, et combien l’âme a besoin d’aller légère au périlleux passage.


CANZONE VIII.

Repentant, il invoque Marie, et la conjure de le secourir pendant sa vie et à sa mort.

Vierge belle, qui de soleil vêtue, couronnée d’étoiles, plus tellement au souverain Soleil, qu’il cacha sa lumière en toi ; Amour me pousse à parler de toi, mais je ne sais pas commencer sans ton aide et sans l’aide de celui qui, dans son amour, s’est reposé en toi. J’invoque celle qui répondit toujours à qui l’appela avec la foi. Vierge, si jamais l’extrême misère des choses humaines t’amena à merci, incline-toi à ma prière ; soutiens-moi dans cette guerre, bien que je sois poussière, et que tu sois reine du ciel.

Vierge sage, et l’une du beau groupe des bienheureuses vierges prudentes, ou plutôt la première, celle dont la lampe est la plus claire ; ô solide bouclier des affligés contre les coups de la Mort et de la Fortune, sous lequel on trouve le triomphe et non pas seulement le salut ; ô soulagement à l’ardeur aveugle qui consume ici-bas les mortels insensés ; vierge, ces beaux yeux qui virent avec tristesse les plaies impies faites aux doux membres de ton cher fils, tourne-les sur ma périlleuse situation ; car, étant sans résolution, je viens à toi pour avoir un conseil.

Vierge pure, en tout parfaite, de ton noble fruit fille et mère, toi qui illumines cette vie et embellis l’autre ; c’est par toi que ton fils et celui du Père souverain, ô brillante et sublime fenêtre du ciel, vint pour nous sauver aux jours suprêmes ; et qui, parmi