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profond du ciel resplendit au dedans de mon cœur, que je commence à compter le temps et les dommages que j’ai subis.

Et je ne dois pas craindre les menaces de la Mort que le Roi souffrit avec de plus grandes peines, pour me rendre persévérant et fort à suivre son exemple.

Et maintenant elle vient d’entrer dans les veines de celle que le sort m’avait donnée, et elle n’a point troublé son front serein.


SONNET LXXX.

Depuis qu’elle est morte, il n’a pas vécu. Aussi il méprise et brave la mort.

La Mort ne peut rendre amer le doux visage ; mais le doux visage peut rendre la Mort douce. Qu’est-il besoin d’autres aides pour bien mourir ? Elle m’aide, celle dont j’apprends tout ce qui est bien.

Et celui qui ne fut pas avare de son sang, et du pied brisa les portes du Tartare, semble me réconforter par sa mort. Donc, viens, ô Mort ; ta venue m’est chère.

Et ne tarde pas, car il est bien temps désormais : sinon, ce fut bien le temps au moment où ma Dame passa de cette vie.

Depuis lors, je n’ai jamais vécu un jour ; j’ai été en route avec elle, et avec elle je suis arrivé au terme ; et j’ai fourni ma journée avec ses pieds.


CANZONE VI.

Elle lui apparaît de nouveau, et plus que jamais compatissante, elle cherche à le consoler.

Quand mon suave et fidèle confort, pour rendre le repos à ma vie fatiguée, vient se poser sur le côté gauche