avons vu s’obscurcir la sublime beauté, et ses yeux tout imprégnés de rosée.
SONNET CLXVII.
Quand le Soleil baigne dans la mer son char doré, et rembrunit tout à la fois notre atmosphère et mon esprit, je me prépare, avec le ciel, les étoiles et la lune, à passer une nuit rude et pleine d’angoisses.
Puis, hélas ! je raconte à qui ne m’écoute pas, tous mes maux un à un, et je me plains au monde et à mon aveugle fortune, à Amour, à ma Dame et à moi-même.
Le sommeil est loin, et je n’ai point de repos ; mais je ne cesse de répandre des soupirs et des lamentations jusqu’à l’aube, et des larmes que mon âme envoie à mes yeux.
Puis l’Aurore vient et blanchit l’air obscur, et non pas moi ; mais c’est le Soleil qui me brûle et me réjouit le cœur ; voilà celui qui peut seul adoucir ma douleur.
SONNET CLXVIII.
Si une amoureuse confiance, un cœur non feint, une douce langueur, un généreux désir ; si des vœux honnêtes allumés en un noble feu, si un long égarement dans un aveugle labyrinthe ;
Si toutes les pensées peintes sur le front ou dans des paroles entrecoupées à peine comprises et étouffées tantôt par la peur et tantôt par la vergogne ; si une pâleur de violette et d’amour ;