à cinq perles d’Orient, durs et cruels seulement pour mes blessures, Amour permet que vous restiez nus un moment, pour m’enrichir à vos dépens.
Gracieux, candide et précieux gant, qui couvres un ivoire si net et de si fraîches roses, qui vit jamais au monde de si douces dépouilles ?
Que ne puis-je tenir aussi son beau voile ! ô inconstance des choses humaines ; ce n’est qu’un larcin que j’ai fait, et voici qu’on vient me le reprendre.
SONNET CXLVII.
Ce n’est pas seulement cette belle main nue qui s’est revêtue de son gant, à mon grand dommage, mais l’autre, et les deux bras, qui sont adroits et prestes à étreindre mon cœur humble et timide.
Amour tend mille lacs, et pas un n’est tendu en vain, parmi ces formes extraordinairement belles qui parent tellement ce corps céleste, qu’aucun style ni aucun génie humain ne peut arriver à le dire ;
J’entends les yeux sereins et les cils étincelants, la belle bouche angélique, pleine de perles, de roses et de douces paroles,
Qui font trembler d’étonnement ; et le front et les cheveux, si beaux qu’à les voir l’été à midi, ils l’emportent en éclat sur le soleil.
SONNET CXLVIII.
Ma bonne fortune et Amour m’avaient tellement favorisé d’un beau gant tissé d’or et de soie, que