s’envola sur la mer immense. Il vola au loin, et toute terre disparut à ses regards. Lorsqu’il jugea à propos de se reposer et de dormir, il s’écria :
— Banc de sable, surgis !
Aussitôt un îlot sablonneux surgit du milieu de la mer, Atsina y descendit à tire d’aile, y dormit et s’y reposa.
Étant encore reparti, il s’envola encore plus loin. Puis, voulant se reposer de nouveau et dormir, il s’écria :
— Souche, surgis !
Aussitôt une souche naquit de la mer, sur laquelle il se reposa et reprit haleine.
De là, il s’envola vers ce frère aîné si barbare, qui l’avait repoussé et avait attenté à sa vie. Il le trouva visitant ses filets dans son canot. Alors, emporté par son aigle, il se mit à tournoyer autour de lui en volant, et saisit son frère aîné par les cheveux :
— Quoi ! mon frère cadet, s’écria celui-ci, est-ce bien toi ? J’ai pensé que je ferais sagement de te donner l’une de mes femmes.
— Je n’en veux pas, répondit Atsina.
Aussitôt il se jeta sur son aîné, il le traîna dans un cours d’eau souterrain, et le tenant toujours par les cheveux, il le barbota dans l’eau jusqu’à ce qu’il fût noyé. Alors seulement il lâcha le cadavre, qui coula à fond.