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des dindjié ou loucheux

dinaire, un ptarmigan se mit à glousser : « Iyaw ! iyaw ! » dit-il.

Aussitôt la femme fendit, de son silex, sa couverture de la tête aux pieds, elle se leva silencieusement, tua ses deux ravisseurs, et se sauva du côté où elle entendit huer un chat-huant. Les Pygmées furent surpris et massacrés.

Alors Kρwon-étan et les siens demeurèrent sur les terres élevées. Ses gens avaient perdu l’ouïe. Il la leur rendit par sa magie. Ils traversèrent un archipel d’île en île, et l’Étranger reprit sa vieille femme, bien qu’elle n’eût plus qu’un tout petit feu. Cette femme, quoique vieille, était parfaitement belle ; c’est pourquoi on la lui pillait sans cesse.

Pendant l’été, il leur arriva à tous deux une chose merveilleuse. Elle alla faire sa provision de lichen et le mettre à sécher ; son mari l’aida à transporter ce lichen et à l’étendre au soleil, lorsque tout à coup le lichen se changea en une grande montagne. On la voit encore dans la chaîne des Montagnes Rocheuses. On l’appelle la Grande-Montagne.

Plus tard, l’Étranger sans feu entraîna vers la mer un homme, il l’étendit sur un gros sapin et l’y attacha solidement. Puis il s’éloigna à quelque distance, pas bien loin de là. Sa vieille femme se prit à pleurer à cette vue, mais l’Étranger lui dit :