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légendes et traditions

— Tais-toi, tais-toi, lui dit-elle. Voilà que je suis vieille, et que mon feu n’est plus bon à rien.

L’Étranger n’insista donc pas pour avoir une entrevue plus intime. Il s’en retourna vers ses serviteurs qui étaient bivaqués non loin de là, et leur dit en leur tendant le pémican :

— Voilà le gâteau de viande et de graisse de la fille de votre peuple ! Il l’éleva dans ses mains, mais le pémican fondit entre ses doigts et il en sortit de la fumée, mais une fumée immense. C’était ce gâteau-là, dit-on, qui était la cause de la fumée noire qu’il avait vue de la plaine, couvrant et obscurcissant la montagne.

Le lendemain étant arrivé, on se remit en marche et on dépassa les villages souterrains. Kρwon-étan avait dit précédemment à sa femme :

— Si demain matin, à l’aube, tu entends glousser une gelinotte blanche, tu sauras que ce sont tes compatriotes qui sont arrivés pour te délivrer. Et du côté où tu entendras une chouette gémir, tu sauras que je me trouverai. Accours alors vers moi.

Donc, le soir venu, L’atρa-tsandia s’était couchée entre ses deux maris Pygmées. Ils dormaient tous trois sous la même couverture, et L’atρa-tsandia avait caché un couteau de silex dans ses parties naturelles. Quand l’aube commença à blanchir, heure où les ennemis s’attaquent d’or-