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des dindjié ou loucheux

par ce même pouvoir, il la traversa, car elle était couverte d’une fumée noire et épaisse qui obscurcissait le ciel et planait sur la mer.

Là, au bord de cette mer, demeuraient les Pygmées troglodytes. Ils y demeuraient dans la terre. L’Étranger pénétra dans leurs cavernes, mais il n’y trouva pas sa femme ; elle était allée bûcher et chercher du bois dans la montagne. Quant à Nakkan-tsell, il était également absent en ce moment.

Kρwon-étan se rendit dans la forêt au-devant de sa femme, et lui dit ces paroles, en saisissant l’extrémité de l’arbre qu’elle portait sur son épaule :

— Femme, voilà que tes parents sont venus pour te reprendre ; mais ils ont faim, car nous sommes en proie à la famine. Donne-nous donc de la viande. Ce disant, Kρwon-étan tira son couteau de silex et se coupa la chair des cuisses.

L’atpa-tsandia rentra au village souterrain sans rien dire à personne. Elle s’en alla au fond de sa demeure, y fouilla, y prit un pémican et de la belle graisse fondue en pain, mit le tout dans sa couverture et ressortit pour le donner à son époux.

— Combien j’ai désiré te revoir, ô mon épouse ! dit Kρwon-étan, et le bonheur de te reposséder !