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légendes et traditions

Il s’en alla plus loin.

— Mon petit-fils, vois donc, là-bas, ces lièvres assis sur leur derrière.

Ce qu’il appelait des lièvres, c’était des orignaux ! Il les perça de ses dards, les passa à sa ceinture comme si c’était des perdrix, et continua sa promenade.

En un seul repas tout fut dévoré[1]. Il donna à Etρcetchakρen une croupe d’élan tout entière :

— Mange cela, lui dit-il. Mais l’homme ne put jamais en venir à bout.

Il s’en fut encore plus loin.

— Mon petit-fils, dit-il, nous allons aller tout deux à mes écluses de pêche. Chemin faisant il ajouta :

Noρodhittchi (le Fort-Violent) a résolu ma mort, car il me déteste.

Tout à coup un renard passa en courant sur la glace. Il essaya d’y pénétrer, parce qu’elle était transparente, mais voyant qu’il ne le pouvait, il

  1. On voit, par cette légende, que les Dindjié avaient de la divinité la même idée que les Anciens. Comparez avec les images de Jéhovah, telles qu’elles sont exprimées dans la Bible. De là ces hécatombes d’animaux que l’on immolait dans le culte du vrai Dieu, et qui encoururent les reproches des prophètes eux-mêmes, à cause de l’idée grossière que l’on se faisait de la divinité.