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des dindjié ou loucheux

— Mon cadet, tes belles-sœurs sont satisfaites de toi, c’est pourquoi elles se laissent voir.

Or, c’était en automne que le cadet avait retrouvé son frère aîné, et voilà que l’hiver était déjà arrivé comme en un clin-d’œil. L’aîné dit :

— Mon cadet, voilà que mon beau-père, le vieillard Lune, qui m’a donné en mariage ses deux filles si puissantes, vient de m’envoyer l’ordre de m’en retourner en sa terre lunaire, et il te donne aussi mes deux épouses, mais prends garde à ceci :

— « En t’en retournant dans ta patrie, ne passe point sur la glace, » a-t-il ajouté. « Je te dis ceci pour t’éprouver. » Voilà ce que vient de me mander mon beau-père. Ainsi donc, partons, mon petit frère.

Ayant ainsi parlé, l’aîné partit pour la lune, tandis que le cadet continuait sa route de son côté avec les femmes.

Ils arrivèrent ainsi tous trois auprès d’une chute d’eau formée par un détroit où une eau se jetait et tombait dans une autre eau ; de sorte qu’il y avait une grande eau à droite et autant à gauche, et le détroit avec sa chute devant eux. Il y avait en ce lieu un petit portage fort court qui épargnait la peine de passer sur la glace des grands lacs.

L’homme aux deux femmes passa le premier