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légendes et traditions des cris

— En vérité, ma mère, c’est bien moi qui suis ton fils Ayatç !

Alors il entra dans le mikiwap.

— Entre, mon fils, entre vite, s’écria le parâtre homicide dès qu’il revit celui qu’il avait sacrifié dans un accès de jalousie ; entre, il y a ici beaucoup de place. Voilà que je vais t’apprêter un festin. Je vais te servir moi-même, mon fils. Ah ! c’est qu’il y a longtemps que tu étais mort. Maintenant tu revis, assurément, ô mon fils !

Mais lui :

— En vérité, tu vois cette flèche, vieux, si je la décoche en l’air, le lieu où elle tombera s’enflammera aussitôt, je te le dis.

Wiyohow ! mon fils, jamais je n’ai vu faire à un homme une merveille semblable, répondit le vieux meurtrier.

— Eh bien ! puisque tu en doutes, je vais t’en convaincre ; tu vas le voir de tes yeux.

Aussitôt il tira sa flèche verticalement. Elle retomba, et l’endroit où elle s’enfonça s’enflamma, et ce feu se répandit de toutes parts. C’est au point que le monde entier brûla.

— Ah ! mon fils, mon fils, comment ferai-je pour échapper à l’incendie qui dévore tout ? s’écria le vieillard.

— Eh bien ! prends ce saindoux et frotte-t’en