vous tuerez. À ce prix, je serai votre protecteur et je vous pourvoirai de toutes choses.
Les Cris y consentirent, et pendant longtemps ils payèrent à l’Enfant ce tribut. Mais, à la fin, quelques-uns d’entre eux se dirent :
— Cet enfant n’est propre à rien. Il est bien inutile que nous lui donnions ce qu’il nous demande.
Dès que Bouse connut leur détermination ; il dit à la vieille grand’mère qui l’avait adopté :
— Mère, partons de suite. Je t’assure que mes oncles (il désignait ainsi ses parents d’adoption) vont être en proie à la famine, et qu’ils apprendront à m’estimer.
La grand’mère redoutait ce voyage.
— Que crains-tu, grand’mère ? lui dit l’Enfant-Bouse.
Lui voyant tant d’assurance, la vieille eut foi en cet enfant et partit avec lui.
Ils descendirent vers un grand lac, où l’enfant la pria de camper pour y pêcher à l’hameçon. Elle lui obéit, et prit dans ce lac une énorme truite-saumonée[1] ainsi qu’un poisson-homme (brochet).
— Allons, grand’mère, fais du feu et campons ! dit Bouse.
- ↑ Ceci ne convient qu’aux grands lacs du Nord.