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des dènè tchippewayans

Sauvages et leur apprit comment on se servait de ces objets nouveaux pour eux.

Mais dès qu’ils eurent commencé à fumer :

— Que c’est mauvais ! s’écrièrent-ils.

Ils firent la grimace, ils crachèrent ; il en est qui vomirent. Toutefois tout le monde était satisfait ; aussi l’on chanta et l’on dansa toute la nuit.

À cette époque là, ainsi que je vous l’ai déjà dit, je n’étais pas encore homme fait. Cependant je m’en souviens comme si c’était d’hier ; car j’étais un jeune garçon de quinze ans[1].

Mon oncle suivit les Français à titre d’interprète titré, et nous quitta.

Ce que je viens de raconter s’est passé à l’extrémité Nord-Ouest du Grand-Lac des Esclaves, sur la Grosse-Île, en ma présence.

(Racontée par le patriarche métis
François Beaulieu, en 1863.)


  1. Cela donne 89 ans à François Beaulieu, en 1863. Il mourut, en 1875, à l’âge de 101 ans et quelques jours. Il s’agit ici de l’arrivée de Peter Pond, officier de la Compagnie canadienne du Nord-Ouest.