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des dènè tchippewayans

le passage des rennes, percer un de ces animaux et le tuer.

La voyageuse, toute contente, dépeça alors sa proie, alluma du feu, fit rôtir les flancs du caribou, et se rassasia ainsi que son petit Esquimau de fils. Puis elle découpa le restant de la viande, dressa un boucan, y fuma sa venaison afin d’avoir des provisions de voyage, et se remit, pleine de courage, en quête d’une nouvelle proie.

Mais, comme le petit Esquimau, dans sa gloutonnerie, volait toute cette viande et la dévorait en cachette, pendant l’absence de sa mère, la femme Dènè abandonna cet enfant sans pitié, et partit toute seule pour retrouver son pays.

Ayant donc continué sa route, elle aperçut, le long du fleuve à l’embouchure duquel elle avait débarqué, une vive lumière au sommet d’une haute montagne. Il y brillait comme du feu.

La voyageuse voulut savoir d’où provenait cette clarté et ce feu, et elle gravit la montagne. Elle y trouva un métal rouge qui ressemblait à la fiente de l’ours frugivore ou du castor, et qu’elle appela de ce nom : Tsa-intsanné (fiente de castor). Elle comprit que c’était ce métal qui produisait ce feu et cette lumière sur la montagne[1].

  1. Sans doute le volcan Saint-Élie, qui s’élève à l’embou-