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légendes et traditions

bas Mackenzie, il prend celui de Dindjié, qui a la même signification.

Ils ont les traits caractéristiques de la race hébraïque, unis au type hindou. Comme le premier de ces deux peuples et une fraction du second, ils pratiquent la circoncision. Leurs femmes sont très belles et beaucoup plus blanches que les hommes. Il existe également parmi eux un élément d’un blanc mat et farineux.

Quant à leur portrait moral, les Dindjié sont doux, humains, hospitaliers, intelligents, pleins de franchise et de bonhomie. Ils sont bons pour leurs femmes, aux avis desquelles ils se soumettent souvent au point d’en faire des chefs : Rakrey, Toyon. Ils sont ingénieux et prévoyants.

Mais leur énergie et le voisinage des Esquimaux, leurs ennemis, les a rendus bruyants, tapageurs, loquaces, querelleurs, enthousiastes, surexcitables et faciles à émouvoir. Ce sont ces défauts qui leur méritèrent, de Mackenzie, le nom de Quarellers.

Les Dindjié n’ont jamais trempé leurs mains dans le sang des Européens.

Leur costume est l’habit samoïéde en peaux de renne, pendant l’été, en peaux de lièvre blanc, durant l’hiver. Leur chlamyde, qui descend plus bas que le genou, se termine en queue pointue par devant et par derrière, comme le poncho chilien ; elle est ornée d’une vaste pèlerine, et est, à peu de chose près, la même pour les hommes que pour les femmes.

Leur chaussure fait corps avec le pantalon, que les femmes portent également.

On n’aperçoit jamais chez eux ces nudités complètes qui blessent la vue parmi les Esquimaux. Comme les Déné, ils ont la nudité en horreur. Mais ils ne se font aucun scrupule de la fornication, du divorce et de la polygamie. Ils ont des chefs, mais on ne trouve chez eux ni lois, ni châtiments, ni récompenses.

Ce qui distingue particulièrement les Dindjié de leurs voisins, c’est la division de leur nation en trois camps ou fractions, indépendants de la division locale en peuplades. Ces camps prennent le nom d’hommes de la droite, Etchian-Kρét ; hommes