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des dènè tchippewayans

— Tu n’es pas un homme, lui dit-on, puisque tu te laisses ravir tes parents.

Alors il s’irrita contre celui qui l’invectivait, il le frappa, et, sans le vouloir, il le tua.

Après ce malheureux coup, il se leva et dit :

— Il faut cependant que je délivre mes deux sœurs.

Aussitôt il partit, accompagné de son frère, pour se mettre à leur recherche.

Comme ils cherchaient chacun de leur côté, ils convinrent d’un signal pour se retrouver ; car ils vivaient parmi leurs ennemis, les Eyunnè (fantômes, fous, femmes publiques). Oltsin-tρèdh suspendit donc une crécelle à la cime d’un arbre, afin que, le vent l’agitant, elle fût entendue des deux frères qui s’en revenaient camper en ce lieu.

En cherchant leurs sœurs, les deux frères arrivèrent dans une contrée dont les habitants ne se nourrissaient que d’une gomme blanche. Ils ne purent séjourner en ces lieux parce que ce mets les dégoûtait.

Étant partis de là, ils vinrent dans un pays dont le peuple se nourrissait de grives. Oltsin-tρèdh tendit pour ce peuple-là ses filets à oiseaux, et, d’un seul coup, il prit une quantité prodigieuse de grives. Mais, comme il ne trouva pas ses deux sœurs en ce lieu, il passa outre.