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des dènè tchippewayans

nelchian avec des torches en main, faites de branches de sapin fendues, afin de le féliciter de l’heureux succès de sa chasse, et de lui rendre hommage.

Alors l’Enfant-Puissant, étant monté au sommet d’une butte rocailleuse, dit aux Dènè qui l’entouraient :

— Je ne vivrai plus longtemps désormais. Puis, se tournant vers sa bienfaitrice :

— Dorénavant, lui dit-il, les Dènè s’adresseront à moi dans leurs besoins. C’est toi que je charge de leur faire connaître mes volontés. Quiconque s’adressera à moi obtiendra mon secours, et je lui enverrai des rennes, afin qu’il vive dans l’abondance.

À peine Bé-tsuné-Yénelchian eut-il fini de parler, qu’on entendit un grand bruit dans la forêt.

— Allons, dit-il, le moment est venu. Un grand peuple m’attend au détour du Grand-Lac. Il vient me chercher pour me conduire en des lieux que vous ignorez. Partons.

La jeune fille éplorée suivit son petit compagnon. Arrivés au détour du lac Athabasca, elle aperçut une multitude d’ours (Sas), de toutes couleurs, noirs, gris, blancs et fauves qui s’empressèrent de rendre hommage à l’Enfant-Puissant.

Alors, jetant un dernier et affectueux regard sur