Page:Petitot - Traditions indiennes du Canada Nord-Ouest, 1886.djvu/393

Cette page a été validée par deux contributeurs.
363
des dènè tchippewayans

dans sa simplicité primitive, c’est-à-dire en retranchant du récit de ce missionnaire, depuis évêque d’Anemours in partibus injidelium, tout ce qui s’y trouve de conforme au récit précédent. C’est la Genèse des Danè ou Castors.

La divergence entre ces deux versions, celle du grand lac des Esclaves, et celle du lac Athabasca, commence à l’endroit de la disparition du jeune téméraire dans les entrailles de la terre, après qu’il eut enfreint l’ordre de la vieille Parque, en dormant avec les deux plus jeunes.

Dans cette seconde version, les deux sœurs ne sont plus que de simples mortelles qui, comme les deux frères, voyagent sous l’œil et la protection de l’invisible Providence.

Je commence :

Quand, le lendemain, Sein plein de belettes et Sein plein de souris s’aperçurent de la disparition de leur hôte, elles pleurèrent et se lamentèrent beaucoup.

— Allons à sa recherche, se dirent-elles.

Aussitôt elles et leur mère s’élancèrent au dehors. Elles ne savaient ce que le jeune homme était devenu.

Tout à coup, elles aperçurent un monstre, un géant à figure humaine, mais n’ayant qu’un œil au milieu du front, qui creusait la terre avec ses griffes d’ours. Il n’avait qu’un bras et qu’une