Il vit là aussi un grand chemin blanc, large, planté d’arbres portant des fruits et de poteaux indicateurs. Sur le chemin, une paire de raquettes toutes neuves étaient plantées dans la neige et paraissaient l’attendre.
Le frère cadet, emporté loin de sa patrie par sa désobéissance, chaussa ces raquettes, et suivit le sentier blanc. Il arriva ainsi à une tente immense dans laquelle il trouva trois femmes qui lui donnèrent l’hospitalité.
La plus vieille, mère des deux autres, lui dit en secret :
— Mon gendre, je t’avertis que mes filles sont méchantes. Elles trompent les humains. Méfie-t-en donc. Ne couche point avec elles et ne les regarde pas même dormir.
Ce disant et pour prévenir toute liaison entre ce jeune homme, qu’elle trouvait beau, et ses filles, la vieille lui noircit entièrement le visage avec du charbon, de crainte qu’il ne fût aimé d’elles.
Sur le soir, les deux filles célestes arrivèrent de la chasse, car c’étaient des amazones chasseresses. L’une s’appelait : Sein plein de belettes (Delkρaylé-tta-naltay) ; la plus jeune : Sein plein de souris (Dluné-tta-naltay).
Dès qu’elles virent le négrillon qui était assis dans la tente maternelle, elles ne purent s’em-