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des dunè flancs-de-chiens et esclaves

La souris pénétra dans la terre, elle la creusa, elle y pratiqua un souterrain jusque sous les flancs du gros mangeur d’hommes, jusque sous son cœur. Le magicien se glissa à sa suite. Tous deux sortirent de terre en cet endroit, ils percèrent les flancs de l’Etié-kotchô, ils le tuèrent au cœur, et il mourut sur-le-champ. Le magicien en prit le nerf et s’en alla.

Il désira alors avoir des pointes pour ses flèches, des pointes de silex, et il se mit à chercher. Tout à coup, il aperçut un énorme crapaud qui faisait la jonglerie sur un bloc de silex où il était couché. L’homme prit de la glaise, il en fit des boules dures et tassées, qu’il lança avec force sur le crapaud et le tua. Puis il prit les pierres de flèche que le crapaud avait fabriquées par la vertu de sa médecine.

Étant ainsi muni d’une femme et de flèches magiques. Dunè partit pour la guerre.

Tout à coup il entend aboyer un chien, pronostic de la présence de l’homme, et aperçoit comme un glouton qui traverse rapidement le sentier.

L’ayant aperçu avant que le glouton le vît :

— C’est moi qui l’ai vu le premier, se dit-il. Il est donc à moi.

Il courut sur le carcajou, le rejoignit, lui jeta son manteau sur la tête, le perça de ses flèches et