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légendes et traditions

pays des mânes. Lorsque ces âmes ont choisi une femme pour mère, elles vont vers elle et s’incarnent dans son sein.

Les femmes Dènè reconnaissent ces migrations à plusieurs signes : 1o Lorsqu’elles cessent d’avoir leurs règles au temps prescrit par la nature, dans notre pays ; 2o lorsque les petits enfants viennent au monde avec deux dents en haut et autant en bas ; 3o lorsqu’un petit enfant vient au monde aussitôt après le décès d’un mort ; 4o lorsqu’un enfant se souvient de ce qu’il a été durant sa vie primitive ; 5o enfin, lorsqu’un enfant ressemble trait pour trait à une personne défunte.

On ne doit jamais nommer les défunts. On doit même éviter d’en parler et de penser à eux, après l’époque assignée au deuil ; mais chaque fois que l’on passe devant une tombe, il est bon et convenable de payer à l’esprit du défunt le tribut des larmes, en chantant un petit chant de mort, ou en jetant sur le tombeau une branche verte, un bout de tabac, un morceau de son vêtement.


Jadis le hibou était l’aigle, et l’aigle était le hibou. Alors le hibou, plus sage que l’aigle, dit à celui-ci :

— Mon beau-frère, donne-moi donc tes plumes,