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des dènè peaux-de-lièvre

— Mon fils, quand tu seras devenu homme, je t’apprendrai comment cela se fait, dit-elle à l’enfant.

Cette femme soupirait après son mari qu’elle pleurait sans cesse, et elle dépérissait faute de prendre de la nourriture ; car une nuit que son mari s’était couché à côté d’elle, il avait disparu subitement, et à sa place ainsi que sur les cendres du foyer, on avait aperçu, le lendemain, des empreintes du pied fourchu d’un renne.

Quant au mari, on ne l’avait plus revu et on ne le revit jamais plus.

Cependant l’enfant grandit et devint homme fait. Alors, sa mère lui dit :

— Mon fils, il faut que tu agisses comme a agi ton père. Maintenant, ceins-moi la tête de mes phylactères.

Le jeune homme fit ce que sa mère lui disait, il lui entoura la tête de franges, et aussitôt il prit au lacet un grand nombre de rennes des déserts.

Tout à coup, il s’en revint promptement vers sa mère.

— Mère, lui dit-il, j’ai vu un beau renne ; il a une chevelure humaine au sommet de la tête, entre ses cornes. Comment se fait-il qu’il lui pousse des cheveux entre ses ramures ? Fais donc la jonglerie pour que je le capture.