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des dènè peaux-de-lièvre


IV

SA GOFWEN

(le tabou du caribou et de l’ours)


Jadis, l’ours et le caribou forniquèrent ensemble. En agissant ainsi, l’ours disait : « Ekkρawégé ! » et le caribou répondait : Ay gè » [1] !

C’est pourquoi les filles et les jeunes femmes ne mangent jamais les pattes, le ventre ni la croupe de l’ours. Et lorsqu’on se moque d’une mauvaise femme, on lui dit proverbialement :

— « Tu n’es rien qu’un tabou ay » ; c’est-à-dire : « Toute ta chair est devenue tabouée et anathème. »

Quant au grand renne des bois, on ne doit pas manger les glandes de graisse (Ekkρa-wé) qui se trouvent sur son ventre.

  1. Ces deux paroles renferment des sens équivoques et libidineux.