Page:Petitot - Traditions indiennes du Canada Nord-Ouest, 1886.djvu/250

Cette page a été validée par deux contributeurs.
220
légendes et traditions

dessous la hache surgissait. La fille à Efwa-éké, cette fille si belle, dont il avait fait sa maîtresse, en instruisit sa mère.

— Ma mère, lui dit-elle, mon père n’est point mort, il n’est qu’endormi probablement, car j’ai vu sa hache repousser hors de terre.

Alors la femme qui avait été l’épouse d’Efwa-éké s’en alla au lieu de la sépulture de son mari ; elle arracha la hache et en frappa le corps brûlé du défunt. Mais elle ne put en venir à bout.

— C’est donc ainsi que tu as pris ta propre fille pour femme ! lui criait-elle en frappant.

Mais Efwa-éké, ressuscitant plein de vie, lui promit que dorénavant il se conduirait sagement.

Cependant, peu de temps après, il retomba de nouveau dans son crime. Pour lors, la vieille n’y tint plus. Elle le tua de nouveau et le brûla derechef par un feu si grand et si violent que les flammes s’en élevaient jusqu’au ciel. C’est pourquoi jadis, avant la venue des Européens, nous brûlions nos ennemis, ceux du moins qui avaient tué quelqu’un des nôtres, et nous les faisions mourir à petit feu dans les tourments. On leur arrachait la peau du crâne et on répandait même de la braise et des cendres chaudes sur leur tête mise au vif.

Toutefois, la vieille ne put venir à bout à Efwa-éké. Comme la première fois, le géant