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des dènè peaux-de-lièvre

— Je veux une âme, dit le géant. Il me faut une tête. Je n’en demande qu’une, mais il me la faut.

Comme on la lui refusa, il se mit en colère, enleva deux filles, qui étaient les sœurs d’un Dènè, et, se sauvant, il les emmena dans le pays des Hommes-Chiens.

L’homme auquel on avait enlevé ses deux sœurs se nommait Kotst-datρéh ou Opérant-Bâton. Il partit sur les brisées du géant ennemi pour lui reprendre ses sœurs.

Il arriva d’abord dans un pays dont les habitants se nourrissaient de petits oiseaux blancs nommés Ettsè-nonttsé. Il demeura chez eux quelque temps, vivant de leur vie. Il tendit, comme eux, des filets dans lesquels il prit beaucoup de petits oiseaux, vu qu’il les pourchassait dans ses rets.

Étant parti de là, il arriva dans une contrée dont les hommes vivaient de grosses perdrix. Dès qu’il fut dans ce pays, son corps acquit la légèreté de ces oiseaux. Bien que la terre fût couverte d’une neige épaisse, il n’y enfonçait pas plus qu’une perdrix.

En cheminant, il aperçut du feu et se dirigea de ce côté. Il trouva une loge dans laquelle demeurait une vieille femme-perdrix.

— Mon fils, lui dit la vieille, sois le bienvenu ; je vais te servir de la viande à manger. Ne crains