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des dènè peaux-de-lièvre

— Quel méchant garçon, se disait-on ; pourquoi veut-il nous faire périr de faim ?

Mais lui, se rappelant que ces méchantes gens avaient persécuté et fait mourir ses parents, et voyant qu’ils lui refusaient un si léger tribut, n’avait pas déposé sa colère.

Après cela, les hommes tendirent des filets aux poissons du grand lac, mais ils ne prirent rien. Le poisson manquait comme la viande. L’Enfant-Mousse se rendit donc au bord de la mer, soupira, et se contenta de prononcer ces simples mots :

— Eh quoi ! du Pied-du-Ciel je suis venu dans la patrie de mes frères. Pourquoi donc maintenant la grande Eau leur est-elle fermée ?

Il ne dit que ces mots, et aussitôt le poisson abonda.

De nouveau, l’Enfant lunaire sollicita le tribut de l’estomac et de l’épaule des rennes tués à la chasse. Le Corbeau qui court s’y opposait toujours. Alors l’Enfant se coucha sans manger et dit à sa mère :

— Mère, attachez bien notre loge avec des cordes.

— Pourquoi donc ? demanda-t-elle.

Il ne lui répondit pas, mais elle lui obéit ponctuellement ; elle lia fortement la tente et se coucha. Alors, durant la nuit, on entendit passer un