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des dènè peaux-de-lièvre


XVI

L’ATρA-NATSANDÉ

(la femme que l’on se pille mutuellement )


Un homme Dènè avait une femme si belle que, pour la lui ravir, tout le monde lui faisait la guerre. Aussi était-il toujours en route et sa femme l’accompagnait.

— Il ne faut pas que ma femme s’éloigne de moi, pensait-il.

Ce jour-là, comme il y avait un portage à faire, il balisa soigneusement le sentier sur un lac congelé qu’ils avaient à traverser, afin qu’en le suivant elle pût suivre et reconnaître son chemin. Il plaça dans la neige des branches de sapin et fit des entailles sur le tronc des arbres.

Mais cette femme était coquette, et elle abusait de l’amour que son mari avait pour elle. Elle marcha donc sur les balises, effaça le sentier et gagna le large où se trouvait un détroit. Là elle campa et l’attendit dans un village étranger.

Elle en agissait ainsi par vanité et coquetterie.

Son mari, inquiet, se mit à sa recherche, et ses