autre difficulté. Tout autour de lui s’étendait la mer immense qui avait absorbé toute l’eau, et il ne pouvait en être maître. Alors l’oiseau-monstre, appelé Yikôné ou le Butor, but toute l’eau ; il vit la difficulté et aida l’homme. Mais l’eau bue, il demeura couché inerte sur le rivage, le ventre enflé outre mesure.
Le Sensé dit au pluvier.
— L’Hydre, le buveur d’eau, est couché au soleil, son gros ventre plein d’eau, perce-le-lui.
Le pluvier se rendit auprès du Butor, qui ne se méfia pas d’un être semblable à lui :
— Ma grand’mère a sans doute mal au ventre, dit-il.
Et, tout en faisant semblant de la plaindre, il lui passait la main sur le ventre comme pour le lui frictionner.
Tout d’un coup le pluvier égratigna le ventre du Butor d’un vigoureux coup d’onglon. Aussitôt l’eau gronda, on entendit l’eau mugir. Du ventre de l’hydre sortirent des rivières qui formèrent des lacs. Et la terre, arrosée de nouveau, redevint habitable.