Dènè quitta son protecteur et il s’en fut tout triste. Dès cette première journée, il alla très loin. La nuit venue, il monta dans un arbre pour y dormir, parce qu’il craignait les bêtes féroces.
Pendant la nuit, il entendit Xa ! xa ! xa ! C’étaient les chiens du géant qui l’avaient suivi et qui cherchaient à abattre son arbre pour le dévorer.
— Grand-père, s’écria Dènè, voilà que tes chiens veulent m’abattre avec mon arbre !
Les chiens d’Enna-Guhini étaient très nombreux. C’étaient l’ours, le loup, le renard, le carcajou, le renne, l’orignal et même la souris. Tous les animaux étaient les chiens du géant. Et tous, prenant l’homme pour leur ennemi, essayaient d’abattre son arbre pour détruire l’homme.
Mais aussitôt, il entendit la voix du bon géant qui retentit dans les airs :« Kopa-éko, L’éléziñè ! Kopa-èko ! llé ! llé ! llé ! (Aube-qui-fuit, Cendre-Légère, Aube-qui-fuit, ici, ici, ici !) » Aussitôt, tous les animaux s’échappèrent à travers bois, accourant vers leur maître, et l’homme se trouva délivré. Il descendit de l’arbre, se coucha au pied, planta le bâton du géant près de sa tête et, s’endormant, il se trouva par enchantement rendu auprès de sa mère.
La mère de Dènè le pleurait déjà comme mort.