Sa femme étant survenue, Dènè la tua également. Alors, l’homme dit au géant :
— Mon grand-père, le géant a un fils.
— Tue-le donc aussi, répondit l’autre.
Dènè ne put en venir à bout, bien que le bambin fût encore au maillot. Enna-Guhini lui pressa la gorge, comme on fait à un oiseau, et il mourut.
Ya-na-kfwi-odinza avait une fille nubile. Enna-Guhini épancha de l’eau. Ses eaux formèrent un fleuve qui emporta à la dérive la fille, et elle s’y noya.
Voilà donc bien la race des géants mauvais détruite.
Dènè ayant demeuré longtemps avec Enna-Guhini, le bon géant finit par le congédier.
— Il y a encore d’autres Ya-na-kfwi-odinza, lui dit-il de nouveau. Tous ne sont pas morts. S’ils parviennent à me vaincre, tu verras les nuées teintes de mon sang ; le ciel en sera rougi. Quant à toi, retire-toi, tu as assez combattu.
Ce disant, le bon géant donna à l’homme son bâton, ou du moins il lui en donna la moitié, car il était très grand.
— Quand tu voudras dormir, lui dit-il, plante le à ton chevet. Et lorsque tu te trouveras en face de quelque grande difficulté, grimpe sur un sapin et crie de toute ta force vers moi.