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des dènè peaux-de-lièvre

L’homme partit.

Alors, sous la glace, il entendit un son mat : Pa ! pa ! pa ! Il lui sembla que l’on se battait dans l’eau, sous la glace qui recouvrait celle-ci ; mais c’était une baleine qui faisait tout ce fracas, parce que, étant nue, elle avait froid.

Le jeune homme courut avertir Enna-Guhini, qui alla à la rencontre du cétacé. Alors, celui-ci, redevenant homme, se jeta sur le bon géant. Ce n’était autre que Ya-na-kfwi-odinza.

Les deux géants luttèrent avec fureur.

— Je tiens haut la hache en dent de castor ! s’écria le jeune homme pour avertir Enna-Guhini.

Ce disant, l’homme frappa le mauvais géant sur le phallus, qu’il lui détacha. Ce membre roula dans la neige, semblable à un cornet d’écorce de bouleau.

— Mon petit-fils, cria Enna-Guhini, tranche lui le tendon du pied.

— Je tiens haut la hache, cria l’homme de nouveau.

Alors, l’homme coupa à Ya-na-kfwi-odinza le nerf de la jambe. Le géant tomba de tout son long à la renverse. L’homme pénétra dans son corps par l’ouverture du pénis qu’il avait coupé à ce dernier, et le tua. Ya-na-kfwi-odinza mourut.