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des dènè peaux-de-lièvre

la femme d’aucun homme, car je suis la mère des lièvres.

Alors tout à coup, il arriva une quantité prodigieuse de lièvres gros et petits, qui ne tarirent plus depuis lors. C’est pourquoi, lorsque pendant l’hiver il y a abondance de lièvres, nous disons : « Ttséku-Kρuñé yadukha : la femme aux œufs a fait des lièvres. »


III

KUÑYAN BÉTIÉZÉ

(le sensé et sa sœur)


Il n’y eut jamais sur terre d’homme plus sensé que Kuñyan. Et sa sœur l’égalait en esprit. Ce fut elle qui fit les premières raquettes, avant même que son frère le sût. Ces raquettes, il les fabriqua avec du saule sec, et aussitôt qu’elles furent finies, il les donna à sa sœur qui les tressa. Elle fit ce travail avant que qui que ce fût le connût. Ce fut son propre travail : « Ha Déné wéré gonèha[1]. »

  1. Il y a dans ces paroles un double sens. Littéralement, cette