Page:Petitot - Traditions indiennes du Canada Nord-Ouest, 1886.djvu/113

Cette page a été validée par deux contributeurs.
83
des dindjié ou loucheux

stérile. Ils n’eurent plus peur des Stercoraires et les défirent.

On n’en épargna qu’un seul, un vieillard, parce que Bouse lui avait fait grâce de la vie.

— Va-t’en, lui dit-il, et à l’avenir, toi et les tiens, ne revenez jamais plus par ici. Ici, ne retournez plus.

Ce vieillard était très âgé.

— C’est bon, répondit-il ; si, à l’avenir, mes compatriotes y reviennent, ce ne sera pas ma faute.

On le laissa donc partir, on ne le tua pas par pitié pour sa tête blanche. Il avait l’air si misérable ! Mais quand tous ses parents furent partis, le vieillard, honteux de leur défaite, s’étrangla avec la corde de son arc, et, se tuant, il mourut.

Quant à Etsiégé, nul ne put jamais le vaincre. La vieillesse seule en vint à bout. C’est la fin.

(Racontée par Sylvain Vitœdh, en 1870,
au fort Bonne-Espérance.)