elle n’était pas très loin. Mais au crépuscule Bouse était retourné vers ses frères qui lui dirent :
— Hélas ! nos enfants n’ont point de viande à manger, et les hommes faits sont sans provisions.
Or, il y avait là un nombre infini de tentes, une foule innombrable, et cependant elle n’avait rien à manger. Dans une seule tente, il ne se trouvait qu’un reste de tête de renne. Bouse le mangea et alla se coucher pour faire la magie inquisitive.
C’était un monstre, un serpent, qui privait ainsi les Dindjié de viande. Ce serpent gardait tous les poissons, qui étaient congelés et durs comme la pierre.
— Je le détruirai, se dit Etsiégé.
Mais il ne savait pas en quel lieu se retirait le serpent. Cependant il se coucha, comme je viens de le dire, pour faire la magie inquisitive.
Durant le sommeil des Dindjié, l’Enfant magique apparut à Bouse qui lui dit :
— Où donc est le chemin qui conduit à l’île des serpents ?
Alors l’Enfant magique lui répondit :
— Il passe par là.
Etsiégé se leva donc au milieu de la nuit, en profitant du clair de lune. Il arma son bras du bois de renne à l’aide duquel il opérait des pro-