n’entra pas seulement chez cette vieille Zhœnan, bien qu’elle l’eût élevé. Il se contenta de jeter un regard de compassion dans sa tente.
— Qui est là ? dit la vieille grand’mère. Ah ! c’est toi, mon fils, qui reviens ! Oh ! mon fils, cette nuit, ton cadet les a tous massacrés en faisant le Jeune homme magique.
Bouse ne dit à la vieille que ces mots :
— Mère, j’ai soif !
Elle lui donna à boire, et il continua son chemin pour aller rejoindre ses frères les Dindjié. Il avait pris deux épouses parmi les Zhœnan, qu’il répudia. Il avait reçu de la vieille grand’mère une tente toute neuve. Il l’abandonna. Il quitta tout pour s’enfuir avec ses frères, et tous ensemble laissèrent le pays des Femmes publiques.
En fuyant, ils virent sur un tréteau, à côté des demeures de leurs ennemis, de belles peaux de chèvres étendues. Bouse les prit, en fit un paquet, et poursuivit sa route. Tous s’en allèrent au lieu où fut jadis leur patrie première. Pendant le sommeil des Zhœnan, ils leur enlevèrent un très beau butin. Malheureusement on partit un peu tard.
Or, comme ils étaient en marche :
— Qu’est-ce donc qui arrive là-bas sur la mer ? se dit-on.
C’est un grand vent qui s’élève ; ce sont des