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MÉMOIRES

DE

LA COUR DE FRANCE.

1688] J jA France étoit dans une tranquillité parfaite : l’on n’y connoissoit plus d’autres armes que les instrumens nécessaires pour remuer les terres et pour bâtir-, on employoit les troupes à ces usages, non-seulement avec l’intention des anciens Romains, qui n’étoit que de les tirer d’une oisiveté aussi mauvaise pour elles que le seroit l’excès du travail, mais le but étoit aussi de faire aller la rivière d’Eure contre son gré (0, pour rendre les fontaines de Versailles continuelles. On employoit les troupes à ce prodigieux dessein, pour avancer de quelques années les plaisirs du Roi-, et on le faisoit avec moins de dépenses et moins de temps que l’on n’eût osé l’espérer.

La quantité de maladies que cause toujours le remuement des terres mettoit les troupes qui étoient campées à Maintenon, où étoit le fort du travail, hors d’état d’aucun service ; mais cet inconvénient ne paroissoit digne d’aucune attention, dans le sein de la tranquillité dont onjouissoit. La trêve étoit faite pour vingt ans W avec toute l’Europe. Les Impériaux, quoi (1) Contre son gré : Il falloit détourner de onze lieues le cours de la rivière d’Enre, et réunîr deux montagnes auprès de Maintenon : trente mille soldats furent employés à ces travaux. — (a) Pour -vingt ans ; Une trêve de vingt ans avoit été’ signée h Ratisbonne entre la France et l’Espagne le re août 1684, et entre la France et l’Empire le 16 du niOmc mois.