il avoit déjà eu plusieurs conférences avec le Pape. Sa Sainteté nomma pour examiner cette grande affaire le cardinal Spada, qui avoit les inclinations françaises ; le cardinal Spinola, qui les avoit autrichiennes ; et le cardinal Albane, qui a été depuis Clément XI, et qui paroissoit neutre. Ils choisirent sept avocats consistoriaux et examinant l’affaire, sous le décret du saint-office, pendant plusieurs mois, ils conclurent enfin que le roi d’Espagne devoit en conscience faire le testament projeté. Je sais ces particularités du maréchal de Tessé[1] et de l’abbé de Polignac. Le Pape voulut aussi avoir l’avis du grand duc, qui, sur le prétexte de l’année sainte, vint à Rome, et fut de l’avis des jurisconsultes. Alors Sa Sainteté écrivit au roi d’Espagne qu’il étoit obligé en conscience à rendre justice par son testament à ses héritiers légitimes. On sait assez la suite de cette affaire.
- ↑ Du maréchal de Tessé : Cette anecdote est rapportée avec moins d’étendue dans les Mémoires de Tessé, t. I, p. 178 ; Paris, 1806.