Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 63.djvu/424

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
421
DE l’ABBÉ DE CHOISY.

passionnément l’élévation de son père en France, Sa Majesté Polonaise tournât du côté du marquis d’Arquien son beau-père l’élévation dont il n’avoit plus besoin depuis qu’il étoit monté sur le trône.

Ce prince en écrivit au Roi, qui lui répondit gracieusement qu’il seroit très-aise de trouver l’occasion de lui marquer dans le père de la Reine la considération qu’il avoit toujours eue pour lui ; que très-volontiers il feroit le marquis d’Arquien duc ; mais que pour cela il falloit préalablement qu’il se mît en état de recevoir cette grâce par l’acquisition d’une terre qui pût soutenir le titre de duché, le marquis n’en ayant présentement aucune dans sa maison qui pût convenir à cette dignité. Le marquis de Béthune partit pour être ambassadeur auprès du Roi son beau-frère : il avoit eu connoissance de cette promesse, supposé que le grand maréchal eût été obligé de se retirer en France ; et, sans prendre connoissance des vues que le roi de Pologne avoit pour le marquis d’Arquien, il songeoit à rapprocher les moyens de tourner en sa faveur toutes les dispositions que l’on avoit eues de faire cette grâce, comme je viens de dire, au roi de Pologne.

M. de Seignelay étoit intime ami du marquis de Béthune : c’étoit à lui et à M. de Colbert son père qu’il avoit fait part de ce projet, et ils avoient promis d’en ménager les conjonctures. La réponse que le Roi avoit faite au roi de Pologne sur le marquis d’Arquien étoit inconnue au marquis de Béthune, et connue de M. de Colbert ; le Roi même eût eu plus d’inclination d’élever le dernier que le marquis d’Arquien, qui étoit domestique de Monsieur : de p)us,