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DE l’ABBÉ DE CHOISY.

Pour voir qui avoit tort ou raison, voici le fait. Vers l’an 1450, Frédéric-Ie-Victorieux, après la mort de son frère l’électeur palatin, prit l’administration de l’électorat pendant l’enfance de son neveu. Quelques années après, sous prétexte de mieux défendre le pays, attaqué par des ennemis puissans, il prit le titre d’électeur. Les États lui représentèrent le droit de son neveu : il en convint, et déclara qu’il alloit épouser Claire de Tettingen, simple demoiselle, afin que les enfans qu’il en auroit, venant d’une mère qui n’étoit ni princesse ni comtesse de l’Empire, ne fussent pas en droit, après sa mort, de disputer l’électorat à son neveu. Il donna dans la suite, aux enfans qu’il eut de Claire de Tettingen, le comté de Vertein, et ils ont depuis acquis celui de Lowenstein. Après la mort de Frédéric-le-Victorieux, son neveu fut électeur ; il eut des enfans et des petits-enfans, qui étant morts sans enfans, l’électorat passa à la branche de Simeren, sans que les petits comtes de Vertein et de Lowenstein fussent écoutés sur leurs prétentions bonnes ou mauvaises, car ils prétendoient qu’on ne leur avoit fait céder leurs droits qu’à la branche aînée. Quoi qu’il en soit, malgré leur naissance légitime, que personne ne leur dispute, et quoiqu’ils soient bien véritablement de la maison de Bavière, ils n’ont jamais tenu en Allemagne que le rang de comtes.

Quant au surnom de Bavière, on peut dire que les princes et les comtés en Allemagne ne portent point de surnom, parce que tous les cadets d’une maison prennent à perpétuité les titres de terres qui appartiennent à leurs aînés, et auxquels ils peuvent succéder. Néanmoins, comme les comtes de Lowenstein