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DU MARÉCHAL DE GRAMONT. [1659]

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à Votre Majesté, lorsque j’aurai l’honneur de lui présenter la lettre du roi Catholique. Ceux qui ont l’honneur de connoître l’Infante sont en admiration de la beauté et de la douceur de son esprit ; mais, à dire vrai, c’est de quoi je ne puis informer Votre Majesté, ses paroles dans les deux audiences que j’ai eues ayant été si mesurées, qu’elles n’ont point passé, à la première, la demande de la santé de la Reine ; et à la seconde, des assurances t-re en toutes occasions soumise à ses volontés, sans qu’il m’ait été possible d’en tirer davantage de quoi Votre Majesté ne s’étonnera pas, s’il lui plaît, puisque, excepté le Roi son père, elle n’entretint jamais homme si long-temps. Je suis, avec un profond respect, etc.

< À Madrid, le 39 octobre l65g.

Reine.

K MADAME,

K J’obéis au commandement que Votre Majesté m’a fait de lui mander sincèrement ce qui me sembloit de l’Infante avec une joie qui ne se peut exprimer, puisque, me tenant dans une règle exacte de l’obéissance et de la vérité, je puis assurer Votre Majesté qu’il n’y a rien de plus beau qu’elle. J’aurois trop de choses à dire si j’en préten dois faire le.portrait à Votre Majesté ; et il me suffit, pour le rendre le plus parfait qu’il puisse être, de dire que c’est celui de Votre Majesté. Pour les parties de son esprit, je n’en parlerai pomtàVotre Majesté, puisqu’à ma première audience, où l’on m’avertit de n’entrer en aucune matière, je me contentai, en lui donnant la lettre de Votre Majesté,