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DU MARÉCHAL DE GRAMONT. [ï65g]

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hommes français extrêmement propres, et suivis de ses pages et valets de pied, qu’on peut dire qui étoient assez galamment vêtus pour attirer les yeux et la curiosité de toutes sortes de personnes. Le 18, le Roi lui envoya sur le soir toute sa musique, qui chanta trois heures dans sa chambre elle étoit bonne pour des Espagnols qui y étoient accoutumés, et diabolique pour les Français, qui ne pouvoient s’empêcher d’en rire assez mal à propos ; mais c’est dans le caractère de la nation, qui n’approuve guère tout ce qui n’est pas d’elle, et qui veut toujours partout où elle est porter la mode de France. Le ig, le marécha) assista à la messe du Roi, qui fut dite en cérémonie dans le palais, où se trouvèrent aussi le nonce du Pape, l’ambassadeur de l’Empereur et de Pologne de là il fut dîner chez l’amirante de Castille, qui lui fit un festin superbe et magnifique à la manière espagnolé, c’est-à-dire pernicieux, et duquel personne ne put manger. J’y vis servir sept cents plats, tous aux armes de l’amirante tout ce qui étoit dedans étoit safrané et doré puis je les vis reporter comme ils étoient venus, sans que personne de tout ce qui étoit à table en pût tâter ; et si le dîner dura plus de quatre heures. Le soir, il y eut un concert de voix et d’instrumens qui.ne valut pas mieux que le repas ; et la fête finit à minuit par une comédie qu’il fallut admirer, bien qu’elle ne fût rien moins qu’admirable.

Le M, dou Fernande Ruysde Contreras, secrétaire d’État, vint apporter au maréchal les lettres du roi Catholique, et l’assurer de sa part qu’il cousentoit avec joie au mariage du Roi et de l’Infante, et que Sa