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UU MARÉCHAL DE GRAMONT. f’65(.)J

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la cour que le maréchal de Gramont auroit cette commission, et les gazettos étrangères le publièrent. C’est de quoi néanmoins le cardinal ne lui parla point, et il le laissa partir au mois de mai de l’année 165û) pour aller tenir les États dans son gouvernement, sans qu’il lui en dît une seule parole. Ce n’étoit pas aussisa première intention, mais bien d’y envoyer le duc de Mercœur ou le comte de Soissons, lesquels ayant épouse ses nièces étoient considérés de lui comme les personnes qui lui convenoient le mieux pour avoir cet emploi.

Mais avant que de passer outre je ne puis m’empêcher de toucher quelques particularités sur la manière dont il plut à Dieu de conduire ce qui fut dans la suite si heureusement consommé, qui est la paix et le mariage et ceux qui ont vu les choses de plus près, aussi bien que ceux qui en entendront parler, demeureront d’accord que c’est purement un ouvrage de cette main toute puissante, laquelle dans le temps qu’on tient les choses plus éloignées et moins praticables les rapproche et les facilite, et qui étant lasse de châtier la France et l’Espagne par le fléau d’une si longue guerre, fit tomber les armes de nos mains, . lorsque vraisemblablement l’on pouvoit être persuadé que rien n’étoit capable de leur résister.

Le méchant état où se trouvoient pour lors les affairesdu roi d’Espagne lui faisoitsouhaiter la paix ; mais les moyens pour y parvenir étoient bien contraires à son intention. Ce n’étoit, du côté des Espagnols, qu’injures contre le cardinal Mazarin, qu’invectives sur le peu ou le point d’assurance qu’il y avoit en sa. parole. Les propositions faites par le maréchal de Gra-