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j-1658j MÉMOIRES

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Pour ne pas faire cette relation plus longue que je me la suis proposée, je renverrai aux Mémoires du maréchal de Gramont et de M. de Lyonne, où l’on verra toutes leurs conversations sur ce sujet avec le président Bièrenkiou, et les raisons dont ils se servirent pour s’assurer du palatin. Mais, après avoir cru prendre toutes les précautions imaginables, et surmonté les difficultés qui s’étoient présentées, le palatin leur garda pour la bonne bouche la déclaration suivante, qu’il fit en plein collége électoral en cette sorte

Qu’il n’entendoit pas que son vœu qu’il avoit donné pour la France eût aucun lieu, qu’en cas qu’au même temps on donnât satisfaction à la Suède sur la prétention qu’elle avoit aussi que l’Empereur ne se pût mêler de la guerre de Pologne, et fût obligé avant l’élection ~d’en retirer ses troupes.

À quoi ceux de Brandebourg s’étant opposés, et déclaré qu’ils suspendoient leur vœu pour la France jusqu’à ce que l’électeur palatin eût ôté cette condition qui regardoit la Suède, et ledit électeur ayant persisté jusques au bout à vouloir faire dépendre une affaire de l’autre, sous prétexte d’empêcher la division qui pourroit autrement arriver entre. les couronnés, on se sépara sans avoir pu rien conclure dont les Autrichiens et tout leur parti sembloient triompher. Les deux ambassadeurs d’Espagne, qui jusque là n’avoient pas voulu visiter l’électeur palatin, y allèrent ensemble l’après-dînée du même jour en grande ; pompe ce-que toute l’assemblée prit alors comme un remerciment qu’ils étoient allés lui faire du grand service qu’il avoit rendu à la maison d’Autriche.