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MÉMOIRES

DU

MARQUIS DE MONTGLAT.

VINGT-DEUXIÈME CAMPAGNE.

[1656] CETTE année commença par l’arrivée du duc de Modène à Paris, pour confirmer l’union étroite qu’il avoit faite avec la France. Il fut reçu au bois de Vincennes par le Roi, qui le reraena dans son carrosse au Louvre, où il fut logé, défrayé et servi par les officiers de Sa Majesté ; et durant qu’il fut à la cour, on n’oublia rien pour le divertir, et tous les courtisans firent ce qu’ils purent pour lui faille voir les magnificences de la France. Cet excès de bon traitement donna jalousie au duc de Mantoue, qui n’avoit pas été reçu de même, et commença à l’aliéner du zèle qu’il avoit pour le parti de la France ; mais l’alliance que le duc de Modène avoit prise avec le cardinal Mazarin étoit cause du t^rand empressement qu’avoient tous les grands à lui faire passer le temps, dans la pensée de plaire au favori, et par là de faire leurs affaires. Les ducs et pairs ^gentilshommes ne le virent point chez lui, parce qu’il ne leur voulut pas donner la main ; et le duc de Guise et les autres princes de la maison de Lorraine n’en firent pas de difficulté. Ce