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[1653] MÉMOIRES DU PÈRE BERTHOD.

Périgueux, M. de Vendôme, qui avoit reçu douze cents matelots que M. d’Estrades lui avoit envoyés en diligence, les fait mettre sur ses vaisseaux ; il les arme de soldats, et de toutes les choses nécessaires pour le combat ; et le sieur de Las étant de retour et ayant porté ordre du Roi pour attaquer les ennemis, M. de Vendôme monte sur l’Amiral avec M. d’Estrades ; les lieutenans généraux de l’armée qu’il commandoit, sur les autres vaisseaux. Les maréchaux de camp voulurent être de la partie pour aller attaquer l’armée navale d’Espagne, qui voyant que M. de Vendôme alloit à eux, leva l’ancre, fit voile vers Cordouan, et voyant que celle de France la vouloit combattre, elle se retira dans les côtes d’Espagne ; mais ce ne fut pas sans y perdre son Vice-Amiral, que M. de Vendôme attaqua, combattit et prit en moins de deux heures.

Après la fuite de l’armée navale ennemie, M. de Vendôme se retira à Marennes, à Royan et à La Tremblade, pour désarmer ses vaisseaux, ayant laissé M. l’évêque de Tulles dans Bordeaux pour y affermir l’autorité royale, et pour y maintenir le peuple dans son devoir : ce qu’il fit si admirablement par son adresse et par le crédit qu’il avoit dans la ville, que tout y étant calme, il en partit au mois de novembre pour aller à Paris rendre compte avec messieurs les généraux, à Leurs Majestés et à Son Éminence, des choses qu’ils avoient faites en Guienne, où M. d’Estrades demeura lieutenant général pour le Roi dans son armée, et maire perpétuel de Bordeaux.


FIN DES MÉMOIRES DU PÈRE BERTHOD.