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DU PÈRE BERTHOD. [1652]

cour avoit fait une infinité de dépenses pour les armées de mer et de terre ; qu’il avoit fallu faire les sièges de Bourg et de Libourne ; et le Roi n’étant point obligé de tenir ce qu’il avoit promis en ce temps-là, puisqu’ils n’avoient pas exécuté les choses auxquelles ils s’étoient engagés : mais qu’ils dévoient se soumettre à l’obéissance du Roi, sur la parole que messieurs les généraux leur donnoient que Sa Majesté leur accorderoit une amnistie générale, et qu’après cette soumission ils trouveroient dans sa clémence les mêmes marques de bonté qu’elle avoit données aux Parisiens, lorsqu’ils s’étoient soumis sans conditions aux pieds du Roi.

Messieurs de Vendôme et de Candale dirent une infinité de belles choses là-dessus pour l’appui de l’autorité royale, et pour fléchir ces députés ; mais l’évêque de Tulles[1] parla admirablement bien sur ce sujet, en qualité de conseil de la marine ; et après plusieurs disputes sur chaque article, il leur fut seulement accordé :

Que Sa Majesté donneroit une amnistie générale aux habitans de la ville et faubourgs de Bordeaux ; que les privilèges de la ville seroient confirmés ; que tous les prisonniers et autres qui seroient détenus à raison des mouvemens de Bordeaux seroient mis en liberté ; que le présidial de Guienne seroit rétabli dans la ville ; que la liberté du commerce seroit rétablie dans Bordeaux, et permis de trafiquer avec toutes sortes de personnes ; que route seroit donnée aux

  1. L’évêque de Tulles : Cet évêque étoit Louis de Guron de Rechigne-Voisin, alors nomme évêque de Tulles, qui fut sacre aux Carmélites de Bordeaux le premier novembre 1653. Son prédécesseur, Jean de Genoillac de Vaillac, étoit mort le 3 janvier 1652. (Voyez le Gallia christiana, tome 2, page 676.)