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[1652] MÉMOIRES

Sans attendre que les députés partissent pour Lormont, la jeunesse de Bordeaux, suivie de quantité d’anciens bourgeois, alla trouver M. de Vendôme pour lui témoigner leur soumission à l’obéissance du Roi, et lui offrir de le faire entrer dans la ville quand il lui plairoit. Ils emmenèrent, en s’en retournant, le sieur de Boucaut, qu’ils conduisirent dans sa maison en criant vive le Roi ! et la paix ! Et comme ils avoient fait sortir le père Ithier des prisons, ils vouloient aussi ramener le père Berthod dans la ville en triomphe mais M. de Vendôme l’arrêta auprès de lui pour deux ou trois jours.

Deux jours après que le sieur de Bacalan eut été trouver M. de Vendôme à Lormont pour lui faire des propositions de paix, les sieurs de Thodias, premier jurât, et M. de Boucaut, des Récollets, y vinrent, et portèrent à messieurs de Vendôme et de Candale des articles de trêve, pour faciliter le traité de paix qu’ils dévoient faire.

Le premier portoit une cessation d’armes et de tous actes d’hostilité jusques à la conclusion de la paix ou de la rupture, sans aucune communication entre les gens de guerre ni habitans de Bordeaux, qu’avec la permission des généraux. Cet article fut accordé.

Le second, qu’après l’éloignement des troupes du Roi il seroit donné des quartiers pour les autres à trois ou quatre lieues de Bordeaux, où il seroit convenu. Il y fut répondu que dans les suspensions d’armes et dans les trêves chacun gardoit ses postes ; que si toutefois messieurs de Bordeaux désiroient que les troupes des princes s’éloignassent de quatre lieues de la ville, on leur donneroit des quartiers, à condition