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DU PÈRE BERTHOD. [1652]

diroit, il les leur rendit ; et ces deux généraux d’armée témoignèrent grande joie de son retour, et de l’espoir qu’il leur donnoit que l’affaire de Bordeaux réussiroit.

En ce temps-là le Roi envoie M. d’Estrades en Guienne, pour commander sous M. de Vendôme en qualité de lieutenant général, et porte ordre d’assiéger Bourg. M. de Vendôme forme le siège, résout le jour de l’attaque, et l’emporte en trois jours, avec l’assistance de M. de Candale, qui voulut être à l’ouverture des tranchées, aussi bien que M. de Vendôme, qui prit encore Libourne après trois attaques données huit jours après la prise de Bourg. Ces conjonctures donnèrent grand cœur aux bien intentionnés : chacun s’échauffe à qui fera quelque bonne action ; la demoiselle de Lure forme un parti pour le service du Roi ; et étant la troisième trahie, elle fut faite prisonnière dans l’hôtel-de-ville, dont elle ne se put tirer qu’en donnant de l’argent aux ormistes, aussi bien que la dame de Chartran, qui fut menacée de la question parce qu’on avoit su qu’elle étoit l’hôtesse du père Berthod lorsqu’on prit le père Ithier, et qu’on avoit mis le peuple en armes pour l’attraper ; et elle l’eût soufferte, si deux cents pistoles qu’elle donna ne l’en eussent garantie. Son frère Mingeloux fut poursuivi dans les rues par le sieur Du Tay, lieutenant des gardes du prince de Conti ; mais s’étant heureusement sauvé, on se contenta de le maltraiter en le pendant en effigie. Le sieur Chevalier, avocat, fut surpris par le parti des princes portant une lettre à M. de Candale ; et deux heures après son emprisonnement il fut pendu, après y avoir été condamné par des pâtissiers, des cordonniers et des apothicaires,