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parce qu’ils avoient témoigné du déplaisir à cause de l’ignominie qu’on faisoit à leur gardien ; il leur reprocha l’impiété qu’on avoit commise en la personne de Jésus-Christ, contre lequel on avoit présenté des armes à feu, voulant arquebuser le saint-sacrement en pleine rue, ayant frappé sur le religieux qui le portoit revêtu des habits sacerdotaux, et le lui ayant arraché des mains à la tête de cent mousquetaires ; d’avoir donné un couvent de Saint-François au pillage, après en avoir banni les religieux au son des trompettes, converti leurs cellules en cabaret, des lieux saints en corps de garde, et fait de la maison d’oraison une retraite de voleurs.

Il leur faisoit encore remarquer leur lâcheté à voir profaner l’église où reposent les cendres de leurs aïeux ; de s’être jetés dans des excommunications desquelles personne ne les pouvoit absoudre que le Saint-Père : et tout cela par complaisance, et sans autre motif que celui du mauvais exemple. Enfin il leur représentoit qu’on les jouoit, qu’on se servoit de leur crédulité pour les rendre exécuteurs de violences, lesquelles diffamoient leurs personnes et déshonoroient leur pays ; il les conjuroit d’ouvrir les yeux sur les reproches que le conseil de M. le prince faisoit d’eux ; qu’on les accusoit d’avoir fait proscrire leurs pasteurs, assommer les curés, et emprisonner les ecclésiastiques ; traîner le père Ithier dans leurs rues comme un infâme, fait déchirer sur le banc de la question des vieillards septuagénaires, pour leur faire nommer, par la violence des tourmens, les plus riches de la ville pour les piller ; qu’on les accusoit d’avoir exilé tant de personnes de condition, afin de profiter de