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DU PÈRE BERTHOD. [1652]

écus, la charge de syndic ou clerc de ville, et une lettre du Roi dans laquelle cette récompense seroit exprimée, et fondée sur quelques services imaginaires qu’il disoit avoir rendus à la ville, comme de l’avoir empêchée de se republiquer, et de l’avoir déchargée d’une garnison espagnole que M. le prince y vouloit mettre.

Toutes ces propositions furent accordées par Leurs Majestés et par M. le cardinal, de concert avec messieurs Servien et Le Tellier. Les expéditions nécessaires furent signées par M. de La Vrillière, et données au père Berthod, qui s’en retourna en diligence incognito, de peur d’être pris par les gens de M. le prince, qui avoient mis partout des hommes pour l’arrêter. Comme ces expéditions avoient été longues à faire, adresser et à sceller, y ayant diverses amnisties et quantité d’autres lettres patentes, le père Berthod ne se put rendre à Bordeaux que le 7 ou 8 de mars, qu’il y arriva, après s’être hasardé de passer dans l’armée navale des Bordelais. À son arrivée il donna la lettre pour Villars au père Ithier, qui la porta à la mère Angélique, laquelle la rendit à ce Villars, qui en la recevant sauta d’aise, en bénit Dieu, et dit avec transport : « Me voilà délivré de la potence. » Il s’engage tout de nouveau, et découvre les moyens d’exécuter son dessein à la mère Angélique et à M. de Boucaut, qui le faisoient savoir au père Ithier

    Villars, quel qu’il soit, décèle sa bassesse en demandant de l’argent et une charge de clerc de ville. Il y avoit alors à Bordeaux un Villars-Villehonneur, dont Lenet parle dans ses Mémoires, tome 2, page 86, de l’ancienne édition. C’est peut-être celui-là qui paroît ici sous des traits si odieux.